Deux poids, deux mesures
Autre poid, autre mesure :
Le tribunal correctionnel de Laon a condamné jeudi à 500 euros d'amende, dont 400 avec sursis, la "gilet jaune" Amélia Desmasures qui avait menacé de mort Emmanuel Macron sur Facebook Lien youtube
Liberté, Égalité, Fraternité ?
Pinçon-Charlot (sociologie)
Découvrez l'ensemble du travail sociologique du couple Pinçon-Charlot !
Interview de Juan BRANCO. Des propos prémonitoires...
Le 20 juin 2017, 1 ans et demie avant le début du mouvement des gilets jaunes, des propos "prémonitoires" ou simlplement une "vision éclairée" de Juan BRANCO !
Riches et pauvres, les inégalités se creusent
En 2018
Sur la planète
Richesse des milliardaires = + 12 % (soit 2,2 milliards d'euros par jour)
Richesse des plus pauvres = - 11 % (pour 3,8 milliards de personnes)
En France
5 % des plus riches détenaient 40% des richesses nationales.
Rapport complet article ONG OXFAME
En France, les entreprises du CAC 40, entre 2010 et 2017
bénéfices cumulés : + 9,3 %
dividendes versés aux actionnaires : + 44 %
impôts : - 6,4 % (en valeur absolue)
effectifs salariés en France : - 20 %
Rapport complet article Asso ATTAC Observatoire des multinationales
Les propos d'Alain. Qui doit contrôle la démocratie pour la préserver ?
Article déjà publié en juin 2017 mais qui est tellement d'actualité !
ALAIN (Emile-Auguste CHARTIER), extraits choisis de son ouvrage "propos sur les pouvoirs"
Les citoyens contre les pouvoirs. Obéir mais ne pas respecter.
- Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l'obéissance il assure l'ordre ; par la résistance il assure la liberté. (1912)
- (...) je voudrais que le citoyen restät inflexible de son côté, inflexible d'esprit, armé de défiance, et toujours se tenant dans le doute quant aux projets et aux raisons du chef. (...) ne point croire, par un abus d'obéissance, qu'une guerre est ou était inévitable, ne point croire que les imöts sont calculés au plus juste, et les dépenses de même, et ainsi du reste. Exercer donc un contrôle clairevoyant, résolu, sans coeur, sur les actions et encore plus sur les discours du chef. Communiquer à ses représentants le même esprit de résistance et de critique, de façon que le pouvoir se sache jugé. Car, si le respect, l'amitié, les égards se glissent par là, la justice et la liberté sont perdues, et la sécurité elle-même est perdue. (1930)
- Chacun a pu entendre de ces petits rois, inspecteurs, chefs de bureau, ou directeurs qui voudraient toujours dire : "je ne vous donne point d'ordre ; je vous dis seulement mon avis ; et je désire que vous vous y rangier, et que la décision vienne de vous". Et ils appellent très bien "mauvais esprit" celui qui répond fort poliment : "mon esprit n'est point une chose à vous ; si vous voulez être approuvé, donnez vos raisons, (...). (1914)
L'objection de la compétence ; La fonction de chef ne relève pas de la compétence.
- Nous recherchons un homme et nous trouvons des bureaux. Nous recherchons une décision et nous trouvons une circulaire (...) Cet instrument aveugle marche seul. (1912).
Les pouvoirs contre les citoyens. La corruption des députés.
- (...) l'art de la politique est de refuser en détail ce qu'on a promis en gros. (1931).
- L'objection de la compétence. Les non-compétences peuvent contr¨ler les compétences; (...) un de ces matins ils (les techniciens) nous feront entendre que le régime démocratique est incompatible avec la défense nationale. (1913) On connaït des hommes fort habiles et intelligeants, mais qui, peut être, par l'habitude des affaires, penseront un peu trop à leur fortune, ou bien exerceront volontiers un pouvoir tyrannique, comme ils font naturellement chez eux et dans leur métier. Ainsi leur science pourra bien nous coûter cher. (1912)
Les pouvoirs contre les citoyens. Le chef corrompu par le pouvoir.
- Au fond je suis assuré que tout chef sera un détestable tyran si on le laisse faire. (1932)
Les pouvoirs contre les citoyens. Le chef méchant par nature.
- Car enfin le trait le plus visible dans l'homme juste est de ne point vouloir du tout gouverner les autres, et de se gouverner seulement lui-même.(1935)
Le père Guy Gilbert. Un prêtre chez les loubards (1978)
Le père Guy Gilbert (extraits du livre : Un prêtre chez les loubards. 1978)
Au fond, la violence principale, la voilà : c'est celle du fric. Et les jeunes y sont pris eux-mêmes. On leur fait miroiter mille choses à la gueule et ils sont incapables de les atteindre. Ce supplice de Tantale de la consommation forcée, forcenée et toujours insatisfaite, c'est une des causes importantes de la violence. Logements inhumaines, salaires insuffisants, familles déchirées, école inadaptée, formation professionnelle nulle, toutes les conditions se trouvent réunies pour que fermente la révolte, que fleurisse la délinquance.
Que dire du rôle néfaste de toute une presse qui juge, accuse, écrase, accable, qui mène quotidiennement, à propos de tout, une campagne odieuse de racisme antijeunes !
Quant au pouvoir politique, il faut bien dire aussi combien il contribue à la violence : d'abord en tolérant, en couvrant (ou en facilitant) toutes les magouilles qui profitent aux nantis (on n'oubliera pas de sitôt, dans le XIXè, le scandale, étouffé, des abattoirs de la Villette !); et puis en bureaucratisant au lieu de décentraliser, en hiérarchisant au lieu de démocratiser, en réprimant sans cesse au lieu d'autoriser ... On parle beaucoup de "société permissive", mais les jeunes la ressentent plutôt comme terriblement contraignante, dure, froide, inhumaine, injuste.
Bien sûre, les gars ne sont pas innocents des délits qu'ils commettent. Mais je ne trouve rien de plus triste, de plus tristement aberrant, que cette phrase qu'ils écrivent souvent dans leurs lettres de prison : "il faut que je paie ma dette à la société..." Comme si la société n'avait pas, elle aussi, des dettes à leur égard.
Parce que la délinquance est d'abord une réaction saine : c'est le refus, une révolte devant le pourrissement de notre société. C'est peut être pas le bon moyen pour la transformer, d'accord, mais c'est peut-être plus courageux que d'accepter passivement, et plus honnête que de chercher le profit maximum par les procédés "légaux"...
Et puis il ne faudrait quand même pas oublier qu'un jeune peut écoper de trois mois (de prison) pour un vol de vélomoteur, alors que, pour ne prendre qu'un exemple, un ex-député de notre arrondissement, le XIXè, a volé des centaines de millions aux Français et qu'il est toujours en liberté ...
Leur refus (des loubards) de nos modes de vie "normaux" représente une force révolutionnaire extraordinaire. C'est pour quoi il est scandaleux de se contenter de les réprimer. A moins que ce ne soit dans la logique d'un système politique qui cherche avant tout à préserver le désordre établi.
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