Réflexion pour comprendre la défiance du politique et le pouvoir dominateur des sachants.
On vit une époque formidable.
La parole s'étale en place publique comme jamais.
Les médias semblent découvrir une réalité éloignée.
Les politiques . . . restent fidèles à leur ligne lointaine.
La domination vacille.
Le peuple existe à nouveau et se prend en mains.
L'histoire s'écrit sous nos yeux.
Et demain . . . un nouveau monde ou un nouvel emballage pour la même chose ?
Quoi qu'il en soit, demain ne sera pas tout à fait comme hier.
N’oublions pas comment s’impose toujours une idéologie. Pour dominer, la violence ne suffit pas, il faut une justification d’une autre nature. Ainsi, lorsqu’une personne exerce son pouvoir sur une autre – que ce soit un dictateur, un colon, un bureaucrate, un mari ou un patron –, elle a besoin d’une idéologie justificatrice, toujours la même : cette domination est faite « pour le bien » du dominé. En d’autres termes, le pouvoir se présente toujours comme altruiste, désintéressé, généreux.
En France, au Royaume-Uni et, me semble-t-il, dans le reste de l’Europe, la liberté d’expression est définie de manière très restrictive. A mes yeux, la question essentielle est : l’Etat a-t-il le droit de déterminer ce qu’est la vérité historique, et celui de punir qui s’en écarte ? Le penser revient à s’accommoder d’une pratique proprement stalinienne.
Même Hitler et Staline admettaient la liberté d’expression de ceux qui partagaient leur point de vue...
Noam Chomsky
(entretien accordé au journaliste de France Inter Daniel Mermet)